Ils en parlent
Le festival est réellement un moment de rencontres. Il n’y a pas de festival comme celui là, aussi convivial, où les réalisateurs ont le temps d’échanger entre eux et avec le public.
Le lieu est unique, c’est un privilège de projeter ses films dans un lieu chargé d’histoire comme celui là.
Ça fait du bien la convivialité de ce festival. Il n’y a pas d’anonymat, tout le monde se parle, réalisateurs, organisateurs, public averti ou novice : c’est plus qu’une expérience culturelle, c’est aussi une expérience sociale.
La programmation est culottée, elle suit les coups de cœurs des organisateurs sans se soucier des prix ou de la renommée des réalisateurs. C’est une vraie performance.
Je tiens par la présente à vous remercier d’avoir bien voulu organiser à Cerbère la projection de films dans le cadre de l’opération « Rencontres cinématographiques du Belvédère du Rayon-Vert » et à vous féliciter pour la qualité de l’organisation et du travail effectué lors de votre venue dans la commune. Je voudrais également insister sur l’intérêt de poursuivre cette première et excellente initiative.
Pour nous, c’était une belle découverte que les Rencontres. J’ai été étonnée du public, nombreux et aguerri. On sent que vous avez travaillé toutes ces années et qu’ils apprécient et s’y connaissent. Le séjour a été très convivial dans son ensemble, et j’ai eu le plaisir de retrouvailles avec des cinéastes et aussi de plusieurs rencontres. Quel décor que cette longue tablée le long de la mer à Portbou, avec une ambiance formidable, enchanteresse.
Le cinéma est une maison pour les images qui n’ont plus de maison » : fameuse remarque du critique Serge Daney alors qu’il évoque l’ultime film de Nicholas Ray, We Can’t Go Home Again – et sans doute l’une des définitions les plus opérantes du cinéma en tant qu’art et lieu. Tout au plus pourrait-on surenchérir en suggérant que le cinéma est un hôtel pour les images sans logis : non un foyer définitif, un ancrage irrévocable, mais un lieu de transit et de trafic, où les images ne feraient que passer, sans définitivement s’installer. Simple allégorie ? Non, on peut vous en donner l’adresse…
Nos prédécesseurs, qu’ils soient loués, ont largement évoqué « l’esprit du lieu », entre frontière et passage, ombre tutélaire de Walter Benjamin et transit des réfugiés républicains dans des temps sombres : nous n’y reviendrons pas, sinon pour en rappeler la fraîcheur, la précision, l’intelligence et le charme, absolument fous.
Nous sommes là, formant une confrérie improbable le temps de ces quelques jours riches en poésie, tant dans les films qu’à travers le contexte singulier. Ici, pas de roucoulades mondaines, mais plutôt du serrage de coudes, des repas bien arrosés et une convivialité militante.
Trois jours ne sont pas de trop pour s’imprégner d’un esprit si frondeur. Trois jours pour se déprendre de la litanie habituelle des prix, des pronostics et des petites manoeuvres intéressées qui éloignent les festivaliers des films, et le cinéma de ses découvreurs.
Wim Wenders aux Rencontres de Cerbère. Pour sa onzième édition, le rendez-vous cinématographique transfrontalier Cerbère-Portbou reçoit un géant du septième art.
La salle de projection, elle, n’a pas changé, sorte de théâtre à l’italienne au plafond immaculé, assez haut. Aux murs de la salle de réception, dessins décatis, jaune écorché de blanc, on dirait Pompéi. Un peu Shining aussi, et ses fantômes. À raison : la salle de cinéma, les sièges sur lesquels nous sommes assis, sont d’époque, et l’époque, c’est 1928 – soit celle des fantômes du film de Kubrick.
Festival unique, à comparer peut-être seulement avec le Midnight Sun Film Festival qui se tient en Finlande à l’occasion de ses nuits interminables, moment du vrai faste où le fabuleux du cinéma renoue avec le fantastique de son rituel, et où, comme l’écrit Baudelaire dans L’Invitation au Voyage, « le luxe a plaisir à se mirer dans l’ordre. »
L’origine voyageuse du lieu n’a aucun souci à se faire, elle est parfaitement prolongée dans cette initiative hors case et hors format, abritée dans ce lieu suspendu pour mieux se départir des vents dominants de l’industrie cinématographique. …les cinéastes et un public de cinéphiles, chaque année plus important, partent en voyage cinématographique, regardant des films, parlant de films, rêvant de films.